Capitole – Alès
Vendredi 19 octobre 2018 – Jean-François Zorn, historien
Les soldats indigènes dans la Grande Guerre
Patriotisme colonial et matrice de l’immigration contemporaine

Pendant la Première Guerre Mondiale, la France eut recours aux soldats indigènes de ses colonies. Elle pensait que cette « Force noire » (Colonel Mangin) de 570.000 hommes, dont près de 10% furent tués au Front, augmenterait les chances de victoire des Alliés. Il n’en fut rien malgré le sacrifice de ces hommes pour la « mère patrie » qu’ils découvraient. Leur recrutement sur place auquel, non sans peine, les autorités religieuses participèrent, et leur accueil en France, par les Églises notamment, permit néanmoins à la nation de découvrir des sujets et des frères dont ils ne connaissaient la vie et le visage qu’à travers la littérature exotique, coloniale et missionnaire. Le conférencier, s’attachera à montrer en images en quoi cette venue massive des soldats indigènes en France constitue la première vague de l’immigration contemporaine provoquée, avec son cortège de questions désormais récurrentes : entre l’accueil et la surveillance, la reconnaissance et le rejet, le multiculturalisme et le nationalisme, quelles leçons tirer de l’expérience de l’engagement des Africains, Malgaches, Tahitiens, Canaques et Asiatiques dans les combats de 1914-1918 ?
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